Découvrez Le TAF x Les Clés de l'Atelier - Prix 2D 2024

Depuis 2021, l’équipe Act’ice coporte, en collaboration étroite avec l’Agence du Travail d’Intérêt Général et de l’Insertion Professionnelle (ATIGIP), un parcours d’intelligence collective à destination des porteurs de projets oeuvrant dans le champ de l’insertion professionnelle des personnes judiciarisées. 

Pour cette troisième édition du Prix, nous vous proposons de découvrir, au fil du déploiement du parcours, les 4 lauréats sélectionnés début 2024. 

Aujourd’hui, retrouvez l’interview de Coline Salzmann, directrice de l’association le TAF.

 

Pouvez-vous présenter votre association ?

Nous sommes l'alliance de 2 structures  : 

- Le TAF est une association qui agit dans le champ de l'insertion professionnelle en favorisant l'accès et le maintien en formation professionnelle et dans l'emploi des personnes qui en sont éloignées

- Les clés de l'Atelier est un organisme de formation de l'économie sociale et solidaire  qui forme environ 600 stagiaires par an dans les métiers du bâtiment 2nd oeuvre


Comment ce consortium de 2 structures favorise-t-il l'insertion professionnelle des personnes judiciarisées ?

 

Copie de Votre texte de paragraphe 1

 

 

Avec ce projet nous souhaitons agir sur trois leviers : 

- Favoriser l'interconnaissance entre les personnes en formation au sein des établissements pénitentiaires, les entreprises et les organismes de formation. 

- Faciliter la passerelle entre une formation dedans et une poursuite de formation dehors. 

- Proposer un accompagnement renforcé aux personnes judiciarisées en aménagement de peine suivent une formation, dehors. 

 

Quelle place la coopération occupe-t-elle dans le déploiement de vos projets ? 

Nos actions se construisent avec les acteurs majeurs du secteur : le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation), France Travail, Mission Locale et les établissements partenaires. 

Notre travail s'ancre dans une véritable démarche de co-construction, dans une logique de renforcement et diversification des dispositifs existants. En ce sens, nous travaillons étroitement avec les équipes déployées dans chaque établissement. 

Pouvez-vous donner quelques chiffres clefs concernant votre action ? 

Le projet se donne l'objectif de multiplier par 4 le nombre de parcours dits "passerelle" en 3 ans, dans 3 établissements volontaires en Auvergne Rhône Alpes. 

450 stagiaires incarcérés bénéficieront d'un ou plusieurs ateliers d'interconnaissance avec la formation professionnelle et les entreprises. 

Nous avons l'objectif de 60 parcours passerelle réussis c'est-à-dire un parcours qui commence par une formation professionnelle en milieu carcéral, qui se poursuit par une formation professionnelle dehors (en aménagement de peine) et se termine par la réussite d'une qualification et l'accès à un emploi. 

Qu’est-ce qui rend votre projet unique ? 

Nous sommes dans un sujet de niche, complexe à appréhender et qui concerne de nombreux acteurs.

 

Copie de Votre texte de paragraphe 3

 

Notre projet est unique car il se base sur l'existant et propose de tester des actions avec un objectif de fluidification du système initial. Nous n'avons pas l'objectif de créer ex nihilo une solution mais bien d'améliorer un système opérationnel qui repose aujourd'hui sur la responsabilité et l'expertise de plusieurs partenaires

Pouvez-vous nous partager un des défis que vous rencontrez dans le déploiement de vos actions ? 

Notre plus grand défi sera de réussir à trouver le bon chemin pour que les personnes judiciarisées puissent plus facilement être orientées vers de la formation professionnelle comme projet d'aménagement de peine. En effet, de nombreux critères doivent être pris en compte parmi lesquels : le temps de la justice, celui des organismes de formation, et la capacité d'une personne judiciarisée à assumer un projet de formation (très chronophage et qui demande beaucoup d'énergie) en sortie de détention. 

Que vous inspire la thématique de travail choisie dans le cadre du Prix (la coordination des acteurs) ?

Notre projet touche de près la question de la collaboration entre les acteurs et l'interconnaissance des différentes parties prenantes. En ce sens, la problématique choisie a du sens pour nous car elle nous permettra d'avoir une meilleure finesse d'analyse pour proposer des solutions concrètes à nos partenaires.

Pourquoi avoir candidaté au Prix 2D ?

Le format du prix 2D a trois avantages pour notre projet  :

  • Les séances d'intelligence collective permettent de réfléchir ensemble sur des problématiques communes, de mieux se connaître, d'ouvrir nos horizons sur des manières de faire ou de penser. 
  • Les séances de mentorat nous permettent d'affiner les problématiques, d'avoir des conseils précis sur la mise en oeuvre et de bénéficier d'une accélération grâce à l'ouverture d'un réseau d'acteurs investis sur le territoire
  • La dotation financière permet de sécuriser la mise en œuvre d'une partie du projet, notamment les expérimentations avec les clés de l'Atelier

Pourquoi avoir choisi de candidater sous forme de consortium, quelle est la force de cette alliance ? 

Nous nous sommes alliées car le projet ne pouvait pas se faire l'un sans l'autre  :

- Le TAF a besoin des clés de l'Atelier pour avoir accès à un terrain et à des stagiaires  : organisme de formation implanté en milieu carcéral depuis de nombreuses années, les clés de l'Atelier forme 200 stagiaires judiciarisés par an et accueille des parcours passerelle au sein des Ateliers en banlieue proche lyonnaise

- Les clés de l'Atelier a besoin du TAF qui porte et coordonne le dispositif et les expérimentations. En outre, le projet prévoit un déploiement des solutions auprès des tous les organismes de formation en milieu carcéral. Pour cette raison également, le projet ne pouvait pas être porté par un seul organisme de formation

Selon vous, en quoi la formation professionnelle est-elle un levier puissant pour l’inclusion durable des personnes judiciarisées dans la société ?   

Avec un accompagnement socioprofessionnel adapté en sus de la transmission de compétences, la formation professionnelle est un levier puissant d'insertion car elle permet de favoriser un retour à l'emploi choisi et durable : 

  • La formation professionnelle est un trait d'union vers l'emploi qui permet de reprendre un rythme, de prendre confiance, de déployer un réseau, de se préparer à l'emploi, de lever les freins, de créer des liens sociaux…
  • La formation professionnelle est un tremplin professionnel car elle permet aux personnes éloignées de l'emploi d'atteindre un premier niveau de qualification  : une première marche vers une évolution professionnelle possible.

 

 

En savoir plus sur le TAF : 

- Coline Salzmann, directrice : coline.salzmann@letaf-asso.fr

- Le site internet des Clés de l'Atelier

 

 

 

Date de publication : 25 avril 2024